Hiroshima, Marie, Onizuka et les Okonomyaki

Notre « trip into the trip » à Hiroshima

Hiroshima, Marie, Onizuka et les Okonomyaki

Vous devez vous demander “De quoi ça s’agit” ? Pour commencer, Onizuka est un personnage de manga, adoré par une partie de mes potes, à la teinture blonde et aux exploits tous plus incroyables les uns que les autres. Et bien notre cuisinier de notre boui-boui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Lui et sa charmante épouse tiennent ce petit restaurant, au coeur d’Hiroshima où l’on ne mange que des Okonomyaki, une spécialité dont Osaka et Hiroshima se partage la notoriété. Les Okonomyaki d’Hiroshima diffèrent de ceux d’Osaka par l’utilisation de nouilles dans leurs confections. Comment vous la décrire ? C’est simple : vous prenez une petite galette (blé) que vous posez sur une plancha, dessus vous ajoutez 3 tonnes de chou, du bacon, vous faites cuire un oeuf jusqu’à en faire une sorte d’omelette que vous mettez sur le tas déjà constitué, vous larguez une pluie de sauce soja, vous reouvrez le tout d’une sorte de steak de nouille” “Udon” puis d’oignon vert, vous applatissez le tout et vous servez en ayant mis poivre et autres épices inconnues.

Ce plat, alors que vous n’avez pas vu la trace d’un légume depuis 2 semaines, c’est la bombe atomique dans votre ventre. Et bien, la femme qui partage ma vie, celle-là même qui paraît si discrète s’est fendu d’un grand “itadakimaaaaaaaas” alors qu’on lui servait cette arme de destruction massive conquérant ainsi immédiatement le coeur du dit Onizuka (You must be Japanes, ooooooh you arrre Japanese !). Et le pire dans tout ça, c’est qu’elle a tout fini la bougresse, laissant sur le carreau une bande de gros espagnols (allez les macho, on remballe et on rentre manger des tortillas) et votre humble serviteur ! Après cela, elle était prête à affronter le musée du mémorial pour la paix.

Tout de suite, ça va être moins drôle. Je vais même être honnête, il y a des “salles” que j’ai rapidement passée. Voir le tricycle et le casque d’un gamin décédé de l’explosion d’une bombe atomique sur des civils, ça vous retourne l’estomac. Pourtant avec le taff, j’en ai vu des trucs durs. Le musée est très bien fait. Il se parcourt comme un long couloir noir (comme la fumée et la suie suite à l’explosion) et est émotionnellement très prenant. Il concerne principalement la vie d’Hiroshima et est dédié à la mémoire des disparus. Une deuxième partie associe Histoire avec un grand H et géopolitique : construction de la bombe et prolifération des armes nucléaires. Il est inéressant de voir le point de vue Japonais sur Hiroshima et Nagasaki. Personnellement, il change mon interprétation de ce que j’ai appris plus jeune où la bombe A m’était présentée comme le seul moyen d’obtenir la reddition japonaise.

Autour du musée se trouve un parc avec différents monuments. Le plus touchant est sans doute celui des “enfants” élevé à la demande des enfants d’Hiroshima après qu’une de leur camarade de classe soit décédée. Une petite grue en origamie surplombe une cloche et tout autour du monument se trouve des origamis envoyés par d’autres élèves du monde entier. Je décris très mal, j’en ai conscience, mais croyez-moi quand je vous dit que j’ai trouvé ça très beau.

Oui on dirait la vitrine d’un magasin desigual mais ce sont des grues en origami

Pour le reste, Hiroshima est une sympathique ville de plus d’un million d’habitants bâtie sur un delta. Il y a donc des “rivières” partout. La météo était très agréable et les habitants sont très tranquilles. Une très jolie étape dans notre voyage !

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